Ombres & lumières

Et si la vie n’était qu’un jeu d’Ombres & de Lumières pour se découvrir toujours plus. Et si nos plus grandes épreuves ne servaient qu’à révéler, réactiver la perle de nacre étincelante au fond de nous. La psychologie jungienne que j’apprécie particulièrement & les travaux de Carl Gustav Jung évoquent à leur manière la rencontre des ombres au féminin ou au masculin. Et ainsi nous apprend que nos rencontres ne sont des projections des ombres en nous.

Il s’avère ainsi que nous pouvons porter un autre regard sur les agressions ou violences subies par les femmes – ou plutôt le féminin, c’est-à-dire notre dimension intérieure, intemporelle, profondément liée à la nature & pleine de sagesse, qui existe en chaque être femme ou homme – qui pourraient refléter la manière dont nous nous traitons nous mêmes ou ignorons nos besoins & désirs véritables.

Cette violence faite aux femmes ou aux enfants serait alors le reflet d’une forme de « possession » de nous, notre âme, notre corps, notre mental, notre souveraineté finalement. L’être est alors objet ou jouet d’autrui et non plus un sujet à part entière. Ce phénomène peut se perpétuer sur des générations & lignées biologiques jusqu’à devenir fortement enkystées dans des attitudes, croyances et modes de fonctionnement en apparence parfaits. Cependant, il suffit de gratter un peu derrière les belles façades pour voir un échafaudage construit sur des fondations bancales ou pire distordues.

Il y a un mot particulier qui englobe tout cela c’est l’emprise. Dans emprise, nous pouvons entendre le mot « prise » qui évoque la notion de proie, prison, prisonnier. Et finalement, derrière cette emprise tapie dans nos vies, nous avons à trouver des voies d’évasion, certaines se font royales, au grand jour, éclatantes au su & au vu de tous. Certaines évasions se feront intimes & discrètes au coeur de soi. Mais au final c’est toujours cette libération intérieure qui s’opère dans un monde qui tend à enfermer.

Certaines des créations que vous trouverez ici sont des créations alchimiques qui opèrent ce passage intérieur par les Arts pour exprimer, oser, mettre en vie ou libérer des parties de soi oubliées , éteintes ou endormies qui n’ont pas été mises au premier rang d’un ancien monde marqué par la domination, les jeux de pouvoir et la compétition. La sensibilité ou la vulnérabilité sont nos dimensions humaines, précieuses qui gagnent à être aménagées & partagées pour plus d’humanité.

Le Bal des sirènes évoque une rencontre avec le Féminin des profondeurs. Ce court récit est reflet d’une quête personnelle de soi dans les eaux profondes. Pour se retrouver & se rééquilibrer dans ses parties masculines & féminines.  Cependant comme le disait fort justement Carl Gustav Jung, les dimensions féeriques & féminines sont le noyau profond de l’inconscient. Ainsi, mon approche artistique s’inscrit dans un mouvement de rééquilibrage des énergies profondément féminines qui ont été refoulées dans l’inconscient & la psyché collective jusqu’à en faire un objet de dévalorisation fantaisiste alors qu’il s’agit des forces primitives naturelles et de toute l’ancienne sagesse & magie de la terre. Dans l’histoire, les êtres porteurs ou messagers de ces dimensions ont d’abord occupé une place centrale dans les sociétés avant d’être pourchassés ou obligés de se cacher pour se protéger ainsi que leurs savoirs & connaissances. Les gnostiques ou cathares qui vivaient dans leur chair cette communion divine avec la Nature ont même été pourchassés jusqu’au dernier tant cela mettait en danger l’emprise de l’Eglise de Rome sur ses sujets.

Le chemin proposé ici de se libérer de ses emprises est un chemin de redevenir sujet et donc souverain de soi-même. De se libérer des fausses croyances, multiples conditionnements inculqués par un monde aux « valeurs inversées » & remettre au premier plan sa Vérité intérieure nourrie par l’intelligence naturelle.
La Nature étant soumise aux lois universelles & divines.