A partir de quel endroit la création s’opère-t-elle ?La Journée Art et Transpersonnel du 23 juin 2018 à Paris nous a amené à nous réunir pour un atelier de recherche sur le thème Art et Création. Une petite dizaine de personnes de profils divers (dont plusieurs personnes œuvrant dans la monde de la thérapie) ont ainsi réfléchi, partagé, ébauché des pistes de réflexion sur la notion d’Art et de Création.

Les échanges ont permis de questionner la frontière entre l’art et la thérapie par rapport au désir de créer et le sentiment de communion avec la vie qu’amène le geste créateur. Le groupe s’est penché sur des questions pointues en osant le partage de pratiques personnelles et de son propre rapport à sa pratique. Ainsi, si pour certains l’art thérapie est réparatrice et permet de créer à partir d’un manque ou d’une souffrance, elle porte en elle-même le germe d’une auto-guérison et rejoint cette idée que l’Art est profondément guérisseur. Nous avons questionné ainsi la posture et l’endroit à partir duquel la création prend forme : est-ce à partir de l’ego souffrant ou bien à partir du noyau de l’identité, lequel noyau nous amène à contacter l’essence originelle. Créer à partir de l’origine amène à un art sacré ou transpersonnel, c’est-à-dire à un art indépendant d’un ego ou dépourvu d’un ego – il est à ce propos intéressant de noter que dans l’histoire de l’art, les artistes n’ont commencé à signer et s’approprier leur œuvre que relativement récemment.

L’un des chemins d’accès vers cette identité originelle s’effectue par le biais de l’émotion entendue comme un mouvement de départ qui s’organise pour perdre en intensité et finalement prendre une forme socialement appréciable et devenir peut-être œuvre « artistique » – signée ou pas.